Confirmant son engagement dans le spectacle vivant, le sculpteur, plasticien, scénographe et metteur en scène Théo Mercier crée après Du futur faisons table rase (2014) et Radio Vinci Park (2016), La Fille Collectionneur. En une série de tableaux scéniques Théo Mercier déploie une enquête esthétique et une quête initiatique composée de manière fractale comme la mémoire peut parfois l’être. La fille du collectionneur est presque un prétexte pour rencontrer quelqu’un d’autre, elle est le portrait en creux d’un grand absent, d’une collection, d’un héritage d’objets énigmatiques et de souvenirs assez lourds. Les cinq personnages sur scène tentent de créer la figure d’un sixième : le père disparu. Ce père est comme une créature composite, collective, une sorte de Frankenstein inventé par Théo Mercier, ses acteurs et ses danseurs. Ainsi ce qu’expérimente la fille du collectionneur sur scène s’apparente à une expérience d’hypnose, une aventure intérieure. Théo Mercier crée par la parole, la musique, la danse, la lumière, la sculpture et la peinture une matière mouvante pour traduite la complexité de l’exercice de mémoire. Et le processus est infini ! La fille disparaît à la fin, le père apparaît, l’enquête pourrait recommencer à rebours, cherchant qui est cette fille du collectionneur… Il y a une part épique dans cette aventure parsemée d’énigmes et d’épreuves et peuplée autant de mobilier, que de pièces archéologiques ou d’œuvres d’art. La fille du collectionneur se débarrasse de l’héritage de quelqu’un qui l’a abandonnée. Elle décide de ne pas vivre écrasée sous le poids de ses objets, de ses goûts esthétiques et de son imaginaire. Mais chaque objet laisse la mémoire de sa forme et la question de l’empreinte qu’ils laissent reste en suspens.
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