Artistes des Saisons Partagées
Colonne vertébrale du projet de Christophe Rauck, les Saisons Partagées seront, dès la fin des travaux, la nouvelle identité du Théâtre Nanterre-Amandiers. Quatre artistes seront ainsi associé·es à la programmation : Joël Pommerat, Anne-Cécile Vandalem, Tiphaine Raffier et Julien Gosselin. Chacun·e sera invité·e à participer à la réflexion et à la construction d’une saison, en proposant spectacles, projections, lectures, rencontres ou expositions, et en conviant d’autres artistes et penseur·e·s qui lui sont cher·es ou qu’il·elle a croisé·es dans son parcours. Échanges et dialogues ont déjà commencé avec chacun·e d’entre eux·elles.
Présence des écrivain·es
Essentiels dans un théâtre, les auteur·rice·s forment une communauté intellectuelle qui enrichit toutes celles et ceux qui y travaillent ou qui y jouent. Sonia Chiambretto, Claudine Galea, André Markowicz, Pauline Peyrade, Christophe Pellet, Guy Régis Jr ont ainsi été invités par Christophe Rauck. Dès la saison 2021-222, nous travaillerons avec eux·elles en imaginant des masterclass, des spectacles hors-les-murs, des lectures, et bien entendu en proposant des mises en scène de leurs textes au cours des saisons.
Faiseurs d’images
Le peintre et graphiste Paul Cox, la photographe Géraldine Aresteanu et le vidéaste Pierre Martin accompagnent le projet par leur geste artistique, apportant leurs talents et savoir-faire.
Née en 1976 en Roumanie d’une mère française et d’un père roumain, Géraldine Aresteanu décide à 13 ans qu’elle sera photographe et décroche ses premiers reportages peu après son arrivée en France à 19 ans. Elle crée l’agence Salez Poivrez en 2003 avec une graphiste auteure pour mettre en lumière des sujets et toujours des personnes qui leur tiennent à cœur : artistes, créateurs, héros du quotidien. Depuis 2014, Géraldine déploie seule ses ailes, portée par sa curiosité des autres et son engagement humain. Elle alterne entre des portraits du monde du travail – entreprises, institutions culturelles et monde associatif et des projets documentaires personnels visant à interpeller sur ses sujets d’engagement.
Géraldine Aresteanu est photographe invitée au Théâtre Nanterre-Amandiers. Elle initie pour le théâtre sa série de reportages intitulés 24H, un partage du quotidien d’artistes, techniciens, collaborateurs du théâtre… durant 24h. Géraldine photographie leur vie comme “un témoignage de leurs beautés : celle de ce quotidien, celle de leur vie telle qu’elle est. »
Pauline Peyrade est autrice, metteuse en scène et depuis 2019 co-responsable du département Écrivains-Dramaturges de l’ENSATT avec Samuel Gallet. Parmi ses textes, 0615 (2014) a été mis en ondes sur France Culture par Christophe Hocké (finaliste du Prix Italia 2017) ; Ctrl-X (2016) mis en scène par Cyril Teste en 2016 et finaliste du Prix Bernard-Marie Koltès en 2017 ; Bois Impériaux (2016) créé par le Collectif Das Plateau en 2018. En 2015, elle présente un Sujet à Vif au Festival d’Avignon avec la circassienne Justine Berthillot et fonde avec elle la compagnie Morgane (anciennement #CiE). Elles créent le texte Poings en 2018. Poings a été finaliste du Grand Prix de Littérature Artcena et lauréat Prix Bernard-Marie Kotlès 2018. Elle est autrice associée au Théâtre des Ilets – CDN de Montluçon (2016-2019), au Théâtre POCHE /GVE à Genève (2016-2017) puis aux Scènes du Jura – scène nationale (2018-2019) et à la Scène nationale du Mans (à partir de 2019). Ses textes sont traduits en anglais, allemand, espagnol, portugais, catalan, italien, tchèque. Ils sont publiés aux Solitaires Intempestifs. “À la carabine”, publié aux éditions Les Solitaires intempestifs, remporte le Grand Prix de Littérature dramatique d’Artcena en octobre 2021.
Après une formation initiale à l’ENMAD de Noisiel, elle intègre l’École du Nord en 2006. En tant que comédienne, elle joue pour Bruno Buffoli, Laurent Hatat, Gilles Defacque, Frank Castorf et Julien Gosselin (Les Particules élémentaires et 2666, présentés au Festival d’Avignon). En 2012, suite à une proposition du Théâtre du Nord, Tiphaine Raffier écrit, met en scène et joue sa première pièce La Chanson. Le spectacle est créé lors du 1er Festival Prémices à Lille. En 2014, dans le cadre de la troisième édition du même festival, elle crée sa deuxième pièce Dans le nom. En 2017, le spectacle France-fantôme voit le jour. La même année, Tiphaine Raffier réalise un moyen-métrage issu de sa première pièce de théâtre, La Chanson. Ce projet, accompagné par la société de production Année Zéro, est soutenu par le Centre National du Cinéma. Il est présenté pour la première fois à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2018. Depuis, le film a été sélectionné dans plus de 30 festivals à travers le monde. Il a remporté, entre autres, le grand prix du court métrage à Brest, la meilleure musique et la mention spéciale du Jury à Clermont, ainsi que le premier prix des critiques au festival international du film de Barcelone. Tiphaine Raffier travaille actuellement à l’adaptation en long métrage de sa pièce Dans le nom. Les textes de ses pièces sont édités aux éditions La fontaine.
Guy Régis Jr est écrivain, metteur en scène et réalisateur. Ses textes rassemblent de la poésie, de la prose et en grande partie du théâtre et sont traduits en plusieurs langues. Il est aussi traducteur en créole d’Albert Camus, Maurice Maeterlinck, Marcel Proust et Bernard-Marie Koltès. En 2001 il fonde la compagnie NOUS Théâtre et créé Service Violence Série en 2005, véritable acte politique et dramaturgique fondateur de son travail. Ses créations sont représentées dans de nombreux lieux en France (Le Tarmac, Festival des Francophonies de Limoges, Festival d’Avignon) et à l’international, notamment en Haïti, en Belgique, en Hongrie, aux États-Unis, au Brésil, en Italie, au Togo et au Congo. Guy Régis Jr travaille activement au développement des arts vivants en Haïti : directeur de la section théâtre de l’École nationale des Arts de Port-au-Prince (2012-2014), il est directeur du festival de théâtre Quatre Chemins de Port-au-Prince depuis 2013. Il a été nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 2017.
Sonia Chiambretto, poète et écrivaine, est une des voix nouvelles qui marque la littérature contemporaine par l’originalité formelle de son écriture et la force et l’engagement de son propos. Son écriture questionne et distord la notion de document. Elle dit écrire des « langues françaises étrangères ». Ses textes publiés aux éditions de L’Arche, chez Actes Sud-Papiers, et aux éditions Nous, sont régulièrement mis en scène en France et à l’étranger, notamment par Hubert Colas qui a monté la totalité de sa trilogie CHTO et Rachid Ouramdane qui a créé deux de ses textes dont Polices ! Engagée dans le champ de la performance, Sonia Chiambretto publie également dans de nombreuses revues de poésie (Sabir, TXT, If, Véhicule …), anime divers workshop dans les écoles d’art. Elle fonde avec Yoann Thommerel le Groupe d’Information sur les Ghettos ( g.i.g ) et cosigne avec lui, en 2021, la mise en scène de la dernière pièce qu’elle a écrite : Paradis.
Derniers livres publiés : Gratte-ciel, récit, L’Arche éditeur, 2020. Tu me loves ?, avec la photographe Marion Poussier, éditions filigranes, 2021.
Né en 1959, Paul Cox est un peintre, graphiste et illustrateur qui compte parmi les créateurs majeurs de son époque. Il édite des jeux, des livres pour enfants et se passionne pour toutes les techniques d’impression, notamment la lithographie et la sérigraphie. Il est aussi l’auteur de nombreuses installations interactives comme le mémorable Jeu de Construction (Centre Pompidou, 2005), la gigantesque installation de toboggans intitulée Méthode (Lux Scène nationale de Valence, 2007) ou l’installation Plans (Frac Bourgogne, 2013). Il a entrepris la publication de l’ensemble de son travail sous forme de livres dont le second tome, Coxcodex 2, est en cours de réalisation. Paul Cox travaille également pour la scène depuis 1997 avec, entre autres, des chorégraphes comme Benjamin Millepied ou la metteuse en scène Bérengère Vantusso, dont la dernière création Bouger les lignes est présentée cette année au Festival d’Avignon. Il a réalisé l’identité graphique du Théâtre du Nord entre 2014 et 2020.
Claudine Galea a grandi à Marseille, elle écrit de nombreux ouvrages de genres variés, même si, selon ses propres termes, elle « n’écrit pas des romans ou des pièces de théâtre, n’écrit pas pour les enfants ou pour les adultes, elle écrit des livres ». Autrice associée au Théâtre national de Strasbourg depuis septembre 2015, elle est lauréate du Grand Prix de littérature dramatique Jeunesse pour Noircisse en 2019, du Prix Collidram pour Au Bois en 2015, du Grand Prix de littérature dramatique pour Au Bord en 2011 (créé en 2013 par Jean-Michel Rabeux avec Claude Degliame), du Prix Radio SACD pour l’ensemble de son travail radiophonique en 2009, du Prix des Lycéens Île-de-France 2011 pour son roman Le Corps plein d’un rêve, paru à la Brune au Rouergue. En tournée ou sur scène prochainement : La 7e vie de Patti Smith avec Marie-Sophie Ferdane et les musiciens Seb Martel et Thomas Fernier, mis en scène par Benoît Bradel. Au Bord, mis en scène par Stanislas Nordey avec Cécile Brune en juin 2021. Son nouveau texte Un sentiment de vie sera créé par Jean-Michel Rabeux avec Claude Degliame et Nicolas Martel en septembre 2021 au théâtre Bastille à Paris, puis en octobre au Schauspiel Theater à Bâle par Emilie Charriot. Son théâtre est publié aux éditions Espaces 34. Son dernier roman, Les choses comme elles sont, aux éditions Verticales en 2019. Sa pièce Je reviens de loin adaptée au cinéma par Mathieu Amalric sous le titre Serre moi fort est dans la sélection officielle du Festival de Cannes (hors compétition) et sortira sur les écrans le 8 septembre 2021.
Photo : Jean-Louis Fernandez
Né en 1987, Julien Gosselin a suivi les cours de l’Epsad, Ecole supérieure d’art dramatique à Lille, dirigée par Stuart Seide. Avec six acteurs issus de sa promotion, il forme Si vous pouviez lécher mon cœur en 2009, et met en scène Gênes 01 de Fausto Paravidino en 2010, au Théâtre du Nord. L’année suivante, il signe la création française de Tristesse animal noir d’Anja Hilling. Au Festival d’Avignon, il crée Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq (2013), 2666, adapté du roman-fleuve de Roberto Bolaño (2016) et Joueurs, Mao II, Les Noms, d’après l’auteur américain Don DeLillo (2019). À l’invitation de l’Internationaal Theater d’Amsterdam, il poursuit son travail autour de Don DeLillo en adaptant L’Homme qui tombe puis Le Marteau et la Faucille. En mai 2021, Julien Gosselin crée avec le groupe 45 du Théâtre National de Strasbourg une adaptation du Dekalog de Kieslowski. A l’automne 2021, il présente Le Passé, adaptation de textes de l’auteur russe Léonid Andreev. En 2023, Julien Gosselin et Si vous pouviez lécher mon cœur s’installeront à Calais, sur le port. Une fabrique de théâtre qui marquera le début d’une nouvelle étape pour la compagnie.
Né en 1960, il a publié une centaine de volumes de traductions, d’ouvrages de prose, de poésie et de théâtre. Il a participé à plus d’une centaine de mises en scène de ses traductions, en France, au Québec, en Belgique ou en Suisse. Il a traduit l’intégralité des œuvres de fiction de Fiodor Dostoïevski pour le théâtre complet de Nikolaï Gogol, Du malheur d’avoir de l’esprit d’Alexandre Griboïédov, les pièces d’Alexandre Pouchkine et son roman en vers Eugène Onéguine, le Bal masqué de Mikhaïl Lermontov, Cœur ardent, La Forêt, L’orage d’Alexandre Ostrovski, ainsi qu’une trentaine d’autres pièces jusqu’alors inédites. Il a traduit, en collaboration avec Françoise Morvan, le théâtre complet d’Anton Tchekhov. Après voir également traduit avec elle Le Songe d’une nuit d’été, il a entrepris une retraduction du théâtre de Shakespeare (une quinzaine de titres parus à ce jour). Paru en 2011, Le Soleil d’Alexandre présente les poèmes et la vie des poètes de la génération de Pouchkine. Il a publié quatre livres de poèmes : Figures, Les gens de cendre, L’emportement et Herem. Depuis 2013, il utilise sa page Facebook comme un espace de création littéraire. Ses trois derniers livres sont parus aux éditions Inculte : Partages I (chroniques Facebook 2013-2014) et II (chroniques 2014-2015), Ombres de Chine et L’Appartement. En mars 2019, il a lancé les éditions Mesures, qui proposent des livres simples et précieux.
Après des études de littérature contemporaine et de journalisme, Pierre Martin devient créateur vidéo pour le spectacle vivant. Son travail se concentre aujourd’hui sur la relation entre texte et image, le design graphique et l’utilisation de la vidéo live. Avec Si vous pouviez lécher mon cœur et le metteur en scène Julien Gosselin, il a créé la vidéo des Particules élémentaires (Avignon, 2013), de 2666 (Avignon, 2016) et de la trilogie Don DeLillo (Avignon, 2018). Il travaille également avec Tiphaine Raffier (La Chanson, Dans le Nom, France-fantôme et La réponse des Hommes) et Christophe Rauck (La Faculté des rêves et Dissection d’une chute de neige en 2020 et 2021). Avec Ted Huffman, il conçoit la vidéo de concerts et d’opéras à Londres (4.48 Psychosis), Amsterdam (Trouble in Tahiti) et Philadelphie (Denis & Katya).
Né en 1963 et formé à la Fémis, d’où il sort diplômé en 1991, Christophe Pellet est dramaturge et réalisateur. Il a publié une quinzaine de pièces chez L’Arche éditeur depuis 2000. Il a également adapté trois de ses textes pour le cinéma : Le Garçon avec les cheveux dans les yeux (2008), Soixante-trois regards (2011) et Seul le feu (2013). Ses pièces ont notamment été mise en scène par Stanislas Nordey, Matthieu Roy, Madeleine Louarn ou encore Jacques Lassalle. Ses films sont projetés à la Cinémathèque Française en novembre 2016 dans le cadre de la programmation Aujourd’hui, le cinéma. Son premier long-métrage, Aujourd’hui rien, d’après Jean-Luc Lagarce et Cesare Pavese, est sorti en salle en 2019. En 2017, l’Académie française lui décerne le Prix du jeune théâtre Béatrix Dussane-André Roussin pour Aphrodisia et l’ensemble de son œuvre. Il a également reçu en 2009 le Grand Prix de Littérature dramatique pour sa pièce La Conférence et la bourse Villa Médicis Hors les murs Berlin en 2006.
Il est intervenant dans les sections auteurs de l’Ensatt à Lyon et de L’école du Nord à Lille. Il est chargé de cours à Paris 8 Saint-Denis (Licence Cinéma) et donne un atelier d’écriture à la Sorbonne (Initiative Théâtre Sorbonne université).
Joël Pommerat est né en 1963. Auteur-metteur en scène, il a fondé la Compagnie Louis Brouillard en 1990. Joël Pommerat a la particularité de ne mettre en scène que ses propres textes. Selon lui, il n’y a pas de hiérarchie: la mise en scène et le texte s’élaborent en même temps pendant les répétitions. C’est pour cela qu’il se qualifie d’«écrivain de spectacles». Joël Pommerat cherche à créer un théâtre visuel, à la fois intime et spectaculaire. Il travaille sur une grande présence des comédiens et le trouble des spectateurs. En 1995, il crée Pôles, premier texte artistiquement abouti à ses yeux. En 2006 au Festival d’Avignon, Joël Pommerat crée Je tremble (1) et (2). Il poursuit sa réécriture des contes avec Pinocchio en 2008 et Cendrillon en 2011. En 2010, il présente Cercles/Fictions puis Ma chambre froide l’année suivante. En 2015, il crée à Nanterre-Amandiers Ça ira (1) Fin de Louis, puis fin 2017, Marius à la Maison centrale d’Arles avec des détenus de longue peine, un travail en collaboration avec Caroline Guiela Nguyen depuis 2014. En 2018, il reprend à Nanterre-Amandiers La Réunification des deux Corées, puis en 2020, sa dernière création Contes et légendes.
Anne-Cécile Vandalem est née à Liège en 1979. Initialement formée au Conservatoire royal, elle devient actrice, autrice et metteuse en scène, et fonde en 2008 Das Fräulein [Kompanie]. De 2003 à 2007, elle écrit et met en scène Zaï Zaï Zaï Zaï et Hansel et Gretel (en collaboration avec Jean-Benoît Ugeux). Ses créations comme Habit(u)ation ou After the Walls (Utopia) mélangent les genres et les médiums. Depuis lors, poursuivant ses enquêtes esthétiques, physiques, visuelles et textuelles, elle a écrit et monté Que puis-je faire pour vous? (2014-2015), le projet numérique Looking for Dystopia, et Still too sad to tell you (2015-2016). Son univers tragi-comique, proche du cinéma, raconte des drames intimes, des histoires oniriques, des fictions engagées. Après Tristesses et Arctique, deux grands succès du Festival d’Avignon en 2016 et 2018, elle y présente Kingdom en 2021, qui conclut un cycle sur les échecs de l’humanité.
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