Encore méconnu en France, Richard Maxwell, dont Nanterre-Amandiers avait présenté The Evening en 2016, achève avec Paradiso son triptyque inspiré de La Divine Comédie de Dante. Dans un espace vide, une voiture s’avance et le spectacle commence. Un robot se lance dans un dithyrambe monocorde et futuriste tandis que des individus, lentement, s’extirpent du véhicule. « Au fait, bienvenue au spectacle », dit le robot, « car ce qu’il y a de mieux dans une pièce de théâtre c’est qu’elle est l’endroit où nous nous réunissons ». Un lieu qui nous permet de partager des idées qui autrement ne feraient que flotter dans l’espace. Trois monologues suivent l’improbable prologue du robot, trois récits dont un évoque la mort de la mère du metteur en scène, commençant comme une abstraction philosophique puis reflétant dans un récit très singulier les derniers jours de la vie d’une femme, racontés par son fils à la manière d’un paysage domestique qui se transforme par l’absence de la personne qui l’a jadis habité. Se livrant à des séquences de pantomimes en forme de sculptures humaines composant comme des cairns sur le chemin de l’existence, les interprètes révèlent le paradis selon Maxwell comme un espace plus grand, plus vaste que la vie. Avec le sens de l’économie qui le caractérise, le leader du théâtre expérimental américain pose en toute simplicité, mais avec une grande intensité, la question: que reste-t-il quand tous les efforts ont été donnés, lorsque tout a été construit et que les combats sont terminés? Quelle est la vie qui continue quand la vie humaine est achevée?
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