En 2017, l’artiste Anne Le Troter a envie de faire du théâtre dans des habitations. Elle souhaite quelque chose d’intime et de restreint, en parallèle d’une recherche qu’elle mène autour de la littérature que produisent les banques de sperme mondiales. Anne Le Troter invite alors Charlotte Khouri, qui utilise la performance à travers ses décors et ses textes. Ensemble, elles pensent et montent Le Théâtre chez l’habitant – Théâtre d’habitation, en prenant le chemin du genre de l’anticipation. Grâce à l’hospitalité, le temps d’une soirée, d’habitants, elles présentent chez eux une forme de théâtre où la question de la fiction et de la dystopie s’engagent dans l’espace domestique.
En partenariat avec Nanterre-Amandiers, les deux artistes invitent les spectateurs à assister à trois représentations dans trois habitations nanterriennes :
• L’Homme de loi
Mercredi 26 juin 2019 à 18h30 et 21h
Quartier du Parc Nord, Nanterre
La recherche des origines est un sujet propre à l’intime et au politique. Un homme de loi pourrait-il aussi nous aiguiller pour savoir si ces questions de racines sont nécessairement indiscutables ? Un homme en robe noire va tenter dans un exercice solitaire de scène de défendre l’axe de la connaissance.
• Synthétiseur
Vendredi 28 juin 2019 à 19h, 20h et 21h
Quartier du chemin de l’Île, Nanterre
On est en 2070 et un personnage anachronique nous invite à la rencontre du passé de l’humanité au travers de son habitation. Une visite intimiste dans la pénombre au début de l’été, derrière les volets tirés de l’un de ceux dont nos gênes sont encore peuplés.
• La fève
Dimanche 30 juin 2019 à 18h30 et 21h
Quartier du Parc Nord, Nanterre
Dans un décor familial proche de La Défense, des rouleaux totémiques de pâte à sucre vont déployer divers parcours colorés et séquencés pour les mains raconteuses des performeuses-narratrices. A travers différentes maquettes de récits, il s’agira de jouer avec ces structures porteuses.
Anne Le Troter (1985) travaille, par cycles, sur les modes d’apparition de la parole d’un groupe déterminé en additionnant les expositions, produisant à la fin des pièces écrites. Grand Prix du Salon de Montrouge 2016, elle a exposé au Palais de Tokyo, à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne, à la BF15, à la Biennale de Rennes 2018, au Nasher Sculpture Center à Dallas et au centre d’art contemporain Wifredo Lam à Cuba.
Charlotte Khouri (1985) utilise la performance pour activer un lien fantomatique entre les objets qu’elle positionne dans l’espace. Elle conçoit décors et textes, qui s’adressent aux objets comme s’ils étaient des êtres vivants, les rendant tantôt témoins d’un mirage, tantôt prétexte d’une complicité scénique. Au-delà de la performance, son outil principal est le langage avec lequel elle jongle, créant une tension entre les objets réactivés par leur dotation d’une vie poétique.
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