Comme tous les spectacles de Philippe Quesne, Next Day réunit sur scène une petite communauté d’artistes, un groupe d’êtres vivants tels qu’en eux-mêmes scrutés au microscope par un entomologiste. En proposant à l’auteur de La Mélancolie des dragons et de Swamp Club de travailler avec des enfants ou des préadolescents, le centre d’art flamand Campo lui ouvre un nouvel âge des possibles et poursuit une collection qui compte déjà des pièces d’Alain Platel, Tim Etchells et Gob Squad. Les treize interprètes de Next Day ont entre sept et onze ans, une période passionnante à observer parce que transitoire, délicate et mouvante : le temps des métamorphoses, de la cohabitation entre l’insouciance de l’enfance et les questionnements adolescents, avant le grand basculement. Ils pratiquent tous la musique, ils ont été choisis lors d’un workshop d’où ont émergé à la fois des personnalités marquées et un collectif. Et si on formait une école de super-héros pour sauver la planète ? Comment envisagerait-on l’avenir, les problèmes politiques, écologiques, sociaux ? Un monde sans adulte, quand on est enfant, est une utopie. Il peut aussi sembler curieusement vide, triste ou même effrayant si on songe à la terrible nouvelle de Ballard, Sauvagerie. Mais l’enfance est surtout le temps de la joyeuse indiscipline, de la créativité, du jeu et de l’émerveillement : en cela Next Day rejoint le travail que mène depuis dix ans Philippe Quesne avec sa compagnie, Vivarium Studio.
Sophie Joubert
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