Dans le cadre de l’exposition du musée d’Orsay Les Origines du monde. L’invention de la nature au siècle de Darwin (9 nov. 2020 – 14 fév. 2021), Philippe Quesne présente son installation animée Microcosm.
De Darwin, on a souvent gardé la Théorie de l’évolution, elle-même caricaturée en apologie de la “sélection” qui ferait de l’Homme fort le modèle supérieur de la meilleure des espèces : celle des humains. Mais on a tout aussi souvent ignoré et méprisé sa “biologie des relations” qui ouvre, elle, le terrain de multiples narrations au sein desquelles humains et non humains évoluent en permanentes interactions. C’est cette dernière que le metteur en scène et scénographe Philippe Quesne vient explorer à travers son installation Microcosm.
Durant une semaine, le public du musée d’Orsay pourra découvrir, en accès libre sur la scène de l’auditorium, une installation plastique, théâtre d’objets et de matériaux animés au son d’un piano mécanique. A la manière d’un petit diorama, l’hybridation et la contamination d’une matière sur une autre donnent vie à l’ensemble et renversent l’imaginaire des cabinets de curiosités. Une vie possible au sein de notre monde abîmé, contaminé mais encore en capacité d’être réagencé en incluant ce que toute notre civilisation du progrès a en effet voulu laisser de côté, à commencer par nos déchets.
« J’ai fait le choix, explique Philippe Quesne, de témoigner de mon propre parcours en présentant un théâtre d’objets qui rassemble des éléments récurrents que j’ai utilisés dans mes pièces depuis quinze ans. Pour le reste, je suis parti de l’idée de recycler les rebuts. Une poésie des chutes diverses qui m’a permis de mettre en avant ce qui reste sur le sol de l’atelier avant le coup de balai : de la boulette de papier froissé aux morceaux de mousse ou de polystyrène expansé. Microcosm est un décor de fin du monde où il ne reste que des machines pour témoigner de ce que fut l’humanité. C’est l’idée d’un monde de sentiments très humains incarnés simplement par des automates. »
Né en 1970, Philippe Quesne a suivi une formation d’arts plastiques. Il a réalisé pendant dix ans des scénographies pour le théâtre, l’opéra et des expositions. En 2003, il crée la compagnie Vivarium Studio et signe des spectacles qui tournent dans le monde entier, où il traque le merveilleux et les relations mélancoliques entre l’homme et la nature : La Démangeaison des ailes (2006), D’après nature (2006), L’Effet de Serge (2007), La Mélancolie des dragons (2008), Big Bang (2010), Swamp Club (2013). Depuis 2014, il dirige Nanterre-Amandiers, centre dramatique national, où il a créé Le Théâtre des négociations (2015) avec Bruno Latour et son équipe, La Nuit des taupes (2016) et Crash Park, la vie d’une île (2018). Il conçoit des performances et installations dans le cadre d’expositions, dont la Biennale de Lyon en 2017 et 2019. À l’étranger, il a créé Caspar Western Friedrich (2016), Farm Fatale (2019) aux Kammerspiele de Munich et mis scène l’opéra Usher (2018) d’après Edgar Poe, sur une musique de Debussy et Annelies Van Parys, au Staatsoper de Berlin. En 2019, il remporte le prix du Pavillon Pays à la Quadriennale de Prague et conçoit le Parcours Jean-Luc Godard / Livre d’Image à Nanterre-Amandiers. En 2020, il créera une version scénique de la symphonie de Gustav Malher Das Lied von der Erde au Wiener Festwochen (Autriche) et la scénographie pour la nouvelle création de la chorégraphe Meg Stuart à la Ruhrtriennale.
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