Un ouvreur s’apprête à lancer un spectacle, mais l’actrice principale ne vient pas. Avec humour et malice, Antoine Heuillet (École du Nord 2018-21) signe un voyage poétique autour du théâtre, de la nostalgie et des figures féminines disparues.
Ce soir, Madeleine Tornade, légende du théâtre, doit entrer en scène pour la dernière fois. Le public est là, tout est prêt, l’heure tourne… mais Madeleine, elle, se fait désirer.
Un ouvreur, bien malgré lui, prend la parole pour occuper l’espace.
Entre silences trop longs, anecdotes qui débordent et personnages surgissant là où personne ne les attend, la soirée semble doucement lui échapper…
Espérons qu’elle arrive.
« Ce spectacle est né d’un diagnostic médical. Je souffre d’un trouble au nom étrange : l’anémoia. Dit comme ça, on dirait le nom d’une MST très pénible, mais il s’agit en réalité de la nostalgie pour une époque que l’on n’a pas connue. J’ai découvert récemment que j’en souffrais. Cela ne veut pas dire que j’ai un goût particulier pour le passéisme ou une envie de dire que « c’était mieux avant », comme un chroniqueur de chaînes d’infos en continu, mais parce que je suis hanté par un temps que je n’ai pas vécu, des images, des voix, des figures disparues qui me poursuivent.
C’est donc un spectacle sur la nostalgie. Celle d’une esthétique, d’un ton, d’un humour, et surtout de visages féminins, presque tous absents avant même ma naissance. Je ne les ai jamais vus, jamais rencontrés, et pourtant j’ai la sensation intime de les connaître. C’est aussi une réflexion sur le temps qui passe, sur la mémoire et sur cette matière instable qu’est le présent. Chaque seconde vécue s’efface déjà. Comment cohabiter avec ce passé qui s’accumule sans nous étouffer ? Quelle distance garder avec ce qui a été ?
Mais où est donc passée Madeleine Tornade ? est une déclaration d’amour au théâtre. Une ode au jeu, à l’éphémère, à la scène comme miracle fragile. J’ai pensé ce spectacle comme un dialogue avec le moi d’il y a dix ans : celui qui découvrait le théâtre, tombait amoureux de figures disparues, d’images
en noir et blanc, de voix lointaines. Sur scène, une galerie de personnages apparaissent, disparaissent, reviennent. Madeleine comme une madeleine de Proust détraquée, devient alors le point de départ d’un voyage à travers des souvenirs inventés et parfois réels, des fantasmes d’enfance, des femmes imaginaires qui m’accompagnent. Le ton est décalé, drôle, absurde, parfois mélancolique. C’est une traversée poétique du temps perdu et du désir de le retenir un instant, sur scène. »
Antoine Heuillet
De et avec
Antoine Heuillet
Collaboration artistique
Hugues Jourdain
Remerciements à Louis Albertosi et Zakary Bairy
De et avec
Antoine Heuillet
Collaboration artistique
Hugues Jourdain
Remerciements à Louis Albertosi et Zakary Bairy
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