Tout commence à Vienne, à l’aube du XXème siècle. Arthur Schnitzler rencontre Freud. La roue de l’Histoire tourne à vive allure. À la fin du siècle, un autre écrivain autrichien, Thomas Bernhard, écrit sa rage et son désespoir : ça s’appelle Extinction. Mêlant musique concert électronique, dispositif vidéo total et théâtre de parole radical, la création de Julien Gosselin, en collaboration avec la Volksbühne de Berlin, propose une traversée de l’Europe, aussi mouvementée
et terrible que son Histoire. Un spectacle dans le spectacle qui brosse le portrait d’une génération 2.0 en quête de sens, ausculte le nihilisme et la pulsion de destruction pour y rechercher les traces d’une révolte enfouie. Une interrogation sur notre capacité à dire non, aujourd’hui, dans un monde au bord de l’Extinction… Julien Gosselin a déjà adapté Houellebecq, Bolaño ou encore Don Dellilo. En s’inspirant de Bernhard, mais aussi de Schnitzler, le metteur en scène poursuit sa route d’un théâtre de l’intranquillité et de la radicalité, qui dérange et bouscule.
“Petit à petit nous devons tout refuser, petit à petit être contre tout, afin de contribuer tout simplement à l’anéantissement général que nous avons en vue, désintégrer l’ancien pour pouvoir finalement l’éteindre entièrement au profit du nouveau.
Il faut renoncer à l’ancien, le détruire, si douloureux que soit ce processus, afin de rendre possible le nouveau, même si nous ne pouvons pas savoir ce que peut bien être ce nouveau, mais ce que nous savons, c’est qu’il doit être, il n’y a pas de retour en arrière. Naturellement, si nous pensons cela, nous avons tout l’ancien contre nous, nous avons donc tout contre nous.
Mais cela ne doit pas nous empêcher de réduire à rien notre idée d’échanger l’ancien contre le nouveau que nous souhaitons. Renoncer à tout, tout repousser, tout éteindre en fin de compte.”
Extinction, Thomas Bernhard, extrait
[ÉMISSION DE RADIO]
L’Heure Bleue France Inter
Julien Gosselin, la fin du monde
[LA PRESSE EN PARLE]
“Extinction, l’apocalypse prodigieuse de Julien Gosselin”, Sceneweb
“Une fois encore, Julien Gosselin signe un spectacle dense, virtuose et offre un geste théâtral sans équivalent avec Extinction porté par une équipe de très haut niveau” Arnaud Laporte
“La scène est ici le lieu d’un enjeu artistique et politique qui place chacun à hauteur d’homme et de citoyen.” Le Monde
“L’artiste a repoussé une nouvelle fois les limites de son art. L’hystérie affleure parfois, mais le geste est là précis, sensible.” L’Oeil d’Olivier
“Julien Gosselin réussit un croisement hallucinant entre Luchino Visconti et David Lynch, entre le faste terminal de l’un et la furie mentale de l’autre, entre l’élégance et la démence. C’est brillantissime, et impitoyable.” Midi Libre
Julien Gosselin a suivi les cours de l’Epsad, Ecole supérieure d’art dramatique à Lille, dirigée par Stuart Seide. Avec six acteurs issus de sa promotion, il forme Si vous pouviez lécher mon cœur en 2009, et met en scène Gênes 01 de Fausto Paravidino en 2010, au Théâtre du Nord. L’année suivante, il signe la création française de Tristesse animal noir d’Anja Hilling. Au Festival d’Avignon, il crée Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq (2013), 2666, adapté du roman-fleuve de Roberto Bolaño (2016) et Joueurs, Mao II, Les Noms, d’après l’auteur américain Don DeLillo (2019). À l’invitation de l’Internationaal Theater d’Amsterdam, il poursuit son travail autour de Don DeLillo en adaptant L’Homme qui tombe puis Le Marteau et la Faucille. En mai 2021, Julien Gosselin crée avec le groupe 45 du Théâtre National de Strasbourg une adaptation du Dekalog de Kieslowski. Il a mis en scène en 2021 Le Passé de Léonid Andréïev au TNS et en 2022 Sturm und Drang, premier volet d’Une histoire de la langue allemande, à la Volksbühne.
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