Peut‑on faire l’archéologie de sa vie ? Quelle est l’influence des mythes familiaux ? Sous la dictature argentine, le père de Mariano Pensotti a enterré des objets compromettants dans le jardin de ses propres parents. Des années après, alors qu’il avait cherché en vain et oublié l’emplacement, les nouveaux propriétaires de la maison retrouvent les sacs contenant les pièces cachées. Dans cette véritable capsule de temps, il découvre les traces du jeune révolutionnaire que son père était dans les années soixante‑dix et se retrouve face à un double de lui‑même, qui est aussi un étranger. À partir de cette histoire vraie, le metteur en scène argentin a écrit une fiction qui croise la vie de quatre personnages : un père, son fils « ancien jeune metteur en scène talentueux », une chanteuse en quête de reconnaissance et un jeune homme politique de gauche. Dans Cuando vuelva a casa voy a ser otro*, la scène devient un musée archéologique des identités dans lequel les légendes enfouies remplacent les objets ou les ossements. Mariano Pensotti fait d’ailleurs explicitement référence au musée archéologique de Patagonie qu’il a visité dans son enfance. Le dispositif scénique utilise des projections de textes qui commentent les scènes à la manière des cartels renseignant les oeuvres d’art. La pièce est construite en chapitres et des tapis roulants font apparaître et disparaître les acteurs de la scène. Loin d’être nostalgiques de leur passé, les personnages « fuient en avant » et tentent de se construire une identité propre.
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