Atlas Nanterre réunira sur scène une centaine de Nanterriens et fera entendre leurs voix, leurs identités et leurs professions : une manière de cartographier une ville, de dessiner un paysage à travers ses habitants et de resserrer le tissu social. Avec cette performance créée à Lisbonne en 2011 et qui a depuis tourné au Brésil, en Suède et en Italie, le duo d’artistes portugais Ana Borralho et João Galante fait du théâtre un espace politique en donnant la parole à des hommes et des femmes dans leur langue. Ils sont acteurs, pompiers, vendeurs de voitures, cadres stressés ou fonctionnaires de musées convaincus qu’il faut se battre pour la culture et entrent sur le plateau comme sur un podium jusqu’à former un groupe de cent, une microsociété. La scène se peuple peu à peu, comme une place publique investie par une révolution tranquille. Atlas Nanterre détourne une comptine pour enfants : « Si un éléphant dérange beaucoup de gens, deux éléphants en dérangent encore plus, si deux éléphants dérangent beaucoup de gens etc ». Le mot éléphant est remplacé par la profession des personnes présentes. La première partie de la phrase est dite par celui ou celle qui vient d’entrer, la seconde partie par le chœur qui grandit au fur et à mesure. Atlas réunit l’individuel et le collectif, fait le lien entre l’art et la vie. Anna Borrallho et João Galante introduisent la notion de sculpture sociale, se réclamant de l’artiste Joseph Beuys : « Nous sommes la révolution » et « tout le monde est un artiste ».
Sophie Joubert
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