Molière, en italien dans le texte ! Qui plus est, Il Tartufo, pièce sulfureuse, censurée lors de sa création, qui met en scène un prêtre fourbe un rien lubrique, une famille bien sous tous rapports dont le père est sous l’emprise de Tartuffe, faux dévot, vrai escroc…
Toutes les figures de la comédie à l’italienne sont convoquées sur le plateau pour ce Tartufo mis en scène par Jean Bellorini, directeur du Théâtre National Populaire, et interprété par les acteurs du Teatro Nazionale de Naples. Gras curé en soutane, servante effrontée à la langue bien pendue, jeunes tourtereaux, père ahuri au grand cœur dans un décor unique où les portes claquent et reclaquent. Mais sous ses airs de comédie, ses alexandrins qui piquent, la pièce de Molière alerte sur la mécanique du mensonge, dénonce les apôtres de l’obscurantisme, tous ces imposteurs dont les discours et les théories n’ont pas d’autre objet que de nous empêcher de vivre libres. Les motivations de Tartuffe, enrobées de bondieuseries encore en vigueur à notre époque, sont toujours aussi toxiques. Les Tartuffe désormais officient derrière des écrans, tissent leurs mensonges dans une toile aux dimensions cosmiques, disséminent les contre-vérités, flattent la peur, la bassesse et la médiocrité. Résister par le rire et l’intelligence, l’intelligence du rire, « affirmer la nécessité d’une rébellion clairvoyante, chanter le plaisir de la vie et la joie d’être ensemble », tel est le fil rouge de ce Tartufo. Une bonne claque aux idées rabougries, à la grisaille du monde.
[ENTRETIEN] – À lire
J.Bellorini : « […] l’idée de faire résonner Le Tartuffe à travers des sonorités italiennes […] m’a donné de l’audace. » La Terrasse
[LA PRESSE EN PARLE] – À lire
« Entouré de formidables comédiens Jean Bellorini le relève superbement avec un Tartufo haut en couleur qui fait pétiller cette année commémorative. » La Croix
« Son travail [Jean Bellorini] est tout à la fois d’une grande délicatesse et d’une grande intensité. » La Terrasse
« A Naples, avec la troupe permanente du Teatro di Napoli, Jean Bellorini crée en italien certainement le meilleur Tartuffe de la saison. » Transfuge
« Il Tartufo, une pièce […] dans laquelle la dimension politique s’efface au profit d’un bouillonnement de vie. » Le Monde
« Jean Bellorini cuisine avec brio Molière à la napolitaine. » Les Inrocks
« Il Tartufo fait feux de tout bois en revenant aux sources même de la comédie. Un petit bijou de drôlerie à déguster sans modération. » L’Oeil d’Olivier
Metteur en scène attaché aux grands textes dramatiques et littéraires, Jean Bellorini est directeur du Théâtre national Populaire depuis janvier 2020.
Il mêle dans ses spectacles le théâtre et la musique dans un esprit de troupe généreux. Il a monté Tempête sous un crâne d’après Les Misérables de Victor Hugo, Paroles gelées d’après Rabelais, La Bonne Âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht, Liliom de Ferenc Molnár, Karamazov d’après Fédor Dostoïevski créé pour le Festival d’Avignon 2016 ou encore Un instant d’après Marcel Proust. Paroles gelées et La Bonne Âme du Se-Tchouan sont récompensés en 2014 par les Molières de la mise en scène et du meilleur spectacle du théâtre public.
Nommé en 2014 à la direction du Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis, il y invente la Troupe éphémère, composée d’adolescents de Saint-Denis. Il développe son travail pour l’opéra et à l’étranger, et collabore notamment avec la troupe du Berliner Ensemble, avec l’Opéra de Lille ou avec la troupe du Théâtre Alexandrinski de Saint-Pétersbourg. En 2020, il présente Le Jeu des Ombres de Valère Novarina à la Semaine d’art en Avignon.
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