À la suite d’une catastrophe aérienne, des rescapés échouent sur un îlot volcanique. À partir de cette intrigue simple, Philippe Quesne nous embarque dans une fantaisie, empruntant aussi bien au cinéma qu’aux romans d’aventures ou à la bande dessinée.
Le scénographe et metteur en scène feuillette avec un bonheur évident les représentations exotiques qui peuplent nos imaginaires. L’épave de l’avion flottant sur l’eau ne manque pas de pittoresque, tout comme cette île, avec ses palmiers et son volcan qui crache une sympathique fumée. L’île est à vrai dire un peu le personnage central de cette création, concentré d’imaginaire — et aussi par conséquent de clichés. Investir ces images d’Épinal pour les déjouer, en revisitant au passage quelques souvenirs de leurs lectures d’enfants, est ce à quoi s’emploient activement les héros de ce spectacle. Cependant derrière l’euphorie béate, pointe en filigrane une réalité autrement glaçante. Impossible en effet de ne pas repérer sous la surface attrayante du parc à thème conçu par Philippe Quesne une inquiétude authentique quant au désastre écologique dont notre planète est aujourd’hui le théâtre.
Dans un tel contexte, le choix d’aborder un drame aussi tragique qu’une catastrophe aérienne comme s’il ne s’agissait de rien d’autre que d’une partie de plaisir sans conséquences se révèle en sous-main d’une ironie dévastatrice. Où, l’air de rien, des rêveries de Tintin, on glisse subrepticement par une forme d’understatement à une dystopie à la J.G. Ballard.
Né en 1970, Philippe Quesne a suivi une formation d’arts plastiques. Il a réalisé pendant dix ans des scénographies pour le théâtre, l’opéra et des expositions. En 2003, il crée la compagnie Vivarium Studio et signe des spectacles qui tournent dans le monde entier : La Démangeaison des ailes (2006), L’Effet de Serge (2007), La Mélancolie des dragons (2008), Big Bang (2010), Swamp Club (2013). Philippe Quesne traque le merveilleux, pousse à l’extrême expériences du quotidien et les relations entre l’homme et la nature. Depuis 2014, il dirige Nanterre-Amandiers, centre dramatique national, où il a créé La Nuit des taupes (2016) et Crash Park, la vie d’une île (2018). Il conçoit des performances et installations dans le cadre d’expositions, dont la Biennale de Lyon en 2017 et 2019. À l’étranger il a créé Caspar Western Friedrich (2016) et Farm Fatale (2019) aux Kammerspiele de Munich et mis scène l’opéra Usher d’après Edgar Poe, sur une musique de Claude Debussy et Annelies Van Parys au Staatsoper de Berlin (2018). En 2019, il remporte le prix du meilleur pavillon pays à la Quadriennale de Prague. En 2020, il créera une version scénique de la symphonie de Gustav Malher Das Lied von der Erde au Wiener Festochen (Autriche) et la scénographie de la nouvelle création de la chorégraphe Meg Stuart.
8 — 10 Nov 2018 | |
19 — 21 Déc 2018 | |
27 — 29 Déc 2018 | |
22 — 23 Fév 2019 | |
27 — 28 Fév 2019 | |
7 — 8 Juin 2019 | |
26 — 27 Juin 2019 | |
27 — 28 Sep 2019 | |
31 Oct 2019 | |
7 — 9 Nov 2019 | Teatro Nacional, Lisbonne, Portugal |
15 — 16 Nov 2019 | Teatro municipal, Porto, Portugal |
11 — 14 Déc 2019 | |
18 — 19 Déc 2019 | |
28 — 29 Jan 2020 | |
16 — 17 Déc 2020 |
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