« Octobre 2005, les banlieues s’enflamment, les caméras accourent.
Violemment les banlieues se rappellent à la République.
Les flammes éteintes, les caméras parties, il fallait chercher à comprendre. »
Alice Diop
En partenariat avec La Cinémathèque idéale des banlieues du monde (Ateliers Medicis x Centre Pompidou), le Théâtre Nanterre-Amandiers projetera le film « Clichy pour l’exemple » d’Alice Diop.
En 2005, deux adolescents – Zyed et Bouna – trouvaient la mort dans un transformateur EDF en tentant d’échapper à un contrôle de police à Clichy-sous-Bois. Durant les trois semaines qui suivirent, la France connut des émeutes urbaines d’une ampleur inédite depuis 1968.
Un an plus tard, Alice Diop, alors jeune cinéaste, revient à Clichy pour recueillir les doléances des habitants de la cité. Son film dresse un état des lieux politique et social du quotidien de jeunes privés d’avenir, à rebours de la couverture médiatique des violences urbaines et des clichés habituels sur la banlieue.
Extrait :
De Clichy-sous-Bois tout est parti. La mort de deux adolescents, puis la révolte, la colère et l’indignation. D’ici est parti le brasier qui enflamma comme une traînée de poudre l’ensemble des villes limitrophes avant de se propager au reste de la France. En prenant Clichy pour exemple, ce film tente de sonder les raisons de la colère. J’ai voulu regarder d’ici l’ensemble des violences invisibles, celles qui font rarement la une des journaux, mais qui portent pourtant les germes de la révolte de novembre 2005. De la cité à l’école, de l’école à la mission locale, en passant par le cabinet du maire, chacun·e essaie chaque jour de lutter contre les injustices sociales qui empoisonnent toujours un peu plus la vie dans les banlieues. Un an après les émeutes, le constat est amer : « Rien de nouveau sous le soleil » à Clichy-sous-Bois.
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Une soirée entre lecture-performance et projection :
Vendredi 15 novembre au Théâtre Nanterre-Amandiers
• 20h – Sonia Chiambretto, artiste associée au Théâtre Nanterre-Amandiers, présentera son livre Peines Mineures (édit. L’Arche éditeur) sous forme de lecture-performance
• 21h – Projection de Clichy pour l’exemple d’Alice Diop
en partenariat avec La Cinémathèque Idéale des Banlieues du Monde (Centre Pompidou x Atelier Médicis)
Nawufal Mohammed sera présent pour présenter Clichy pour l’exemple vendredi soir. Liza Alster (cinémathèque idéale des banlieues du monde) lui posera quelques questions sur son engagement auprès d’AClefeu et de la tournée en France autour des cahiers de doléances qu’ils ont effectué en 2006 puis en 2011.
Témoin des révoltes socio-urbaines de 2005 à Clichy-sous-Bois, Nawufal Mohammed s’engage rapidement dans des organisations telles que le collectif Aclefeu et Stop le contrôle au faciès. Après un diplôme dans le développement local, il s’est auto-formé aux métiers de l’audiovisuel dans le but de lutter contre la stigmatisation des quartiers. Pour cela, il s’installe en pied d’immeuble pour recueillir la parole des habitant·es des quartiers populaires.
Réalisé par
Alice Diop
Musique originale
Jérôme Boumendil
Réalisé par
Alice Diop
Musique originale
Jérôme Boumendil
Formée en Histoire et en sociologie visuelle, Alice Diop réalise depuis 2005 des documentaires et des films de fiction engagés et éminemment politiques. Son travail est régulièrement primé dans les festivals français et internationaux.
La plupart de ses documentaires sont tournés en Seine-Saint-Denis, où elle a grandi : : Clichy pour l’exemple (2006), La mort de Danton (2011), RER B (2017) ou Vers la tendresse (2016), récompensé par le César du meilleur court-métrage en 2017. Avec ses longs métrages La Permanence (2016) et Nous (2020), elle acquiert une reconnaissance internationale.
En 2022, elle réalise Saint Omer, sa première œuvre de fiction, inspiré du procès d’une mère infanticide jugée en 2013. Le film rencontre un grand succès public et critique. Il est primé à la Mostra de Venise et représente la France aux Oscars 2023.
En 2021, Alice Diopa initie la « Cinémathèque idéale des banlieues du monde » en partenariat avec le Centre Pompidou et les Ateliers Médicis. A travers des rencontres et de projections, ce projet vise à valoriser les approches cinématographiques « habituellement rangées sous le terme valise de “banlieue”.
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