Récits des mondes autres qu’humains - Nanterre-Amandiers

Image extraite de Sayonara de Koji Fukada

7 avenue Pablo‑Picasso
Nanterre, FR 92022

Atelier de recherche

Récits des mondes autres qu’humains

5 février 2020 à 10h
Lieu
Sas
Horaires : 10h-18h

En partenariat avec l’EHESS et l’École des arts politiques (SPEAP, Sciences-Po)

À une époque où les êtres vivants n’appartiennent plus à l’ordre naturel de la reproduction sexuelle et où les intelligences artificielles sont appelées à surpasser celles de leurs concepteurs humains, il n’est plus possible de revendiquer le privilège anthropique que nous nous sommes longtemps octroyé. Alors que les mondes autres qu’humains – animaux, forêts, et toutes espèces vivantes – subissent plus que nous encore le coût de nos existences, un certain nombre de films tentent de raconter ces histoires de mondes abîmés, en décentrant la perspective anthropique.

La matinée sera consacrée à un parcours en images à travers ces réalisations, jouant volontairement de leurs contrastes : cinéma d’auteur et blockbuster, documentaire et science-fiction, film expérimental et ethnographique…

L’après-midi, on projettera le film de Koji Fukada, Sayonara (2017), récit de science-fiction adapté de la pièce éponyme du metteur en scène Oriza Hirata. Cette fable futuriste sur la disparition de l’humanité — rattrapée et dépassée par ses créations technologiques, anéantie par une puissance nucléaire dont elle n’a pas su maîtriser les risques — , réunit deux personnages : une jeune femme atteinte d’une maladie incurable et une androïde domestique. La science-fiction s’avère bien plus qu’une vision pessimiste du présent pour Kôji Fukada. Elle interroge le statut ontologique et social des êtres autres qu’humains qui peuplent déjà notre quotidien, ces existences privées de citoyenneté et de droits, réduites à la servitude et déniées dans toute revendication d’égalité. L’androïde n’est jamais qu’un prisme à travers lequel envisager « le mal minuscule des vies sans importance » et sans valeur (Foucault), celles qui n’ont droit à rien et qui, autrefois condamnées à l’enfermement ou à l’internement, sont désormais abandonnées à leur sort sur une terre invivable.

En écho à la projection du film, les participant.e.s sont invité.e.s à voir la pièce de Stefan Kaegi et Thomas Melle, La Vallée de l’étrange, présentée du 30 janvier au 2 février au Centre Culturel Suisse et du 5 au 8 février à La Villette.

*****
Alice Leroy est chercheuse, maître de conférence à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, auteure de travaux sur le décentrement de la figure humaine dans le champ des images et des savoirs.

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