Parce qu’il faut étendre l’espace en partage entre les arts vivants et les arts visuels, Nanterre-Amandiers accueille chaque saison depuis 2014 le travail de nombreux artistes plasticiens comme Aernout Mik, Christine Rebet, Fabrice Gigy, Virginie Yassef, Kris Lemsalu, Roman Signer…
Dans le cadre de ce programme intitulé « Poltergeist », films, sculptures, installations ou performances investissent ainsi les espaces du théâtre (hall, atelier de décors, plateaux) et se mêlent à la vie du théâtre.
Installation animée, Microcosm est un décor de fin du monde où il ne reste que des machines pour témoigner de ce que fut l’humanité. C’est l’idée d’un monde de sentiments très humains incarnés simplement par des automates. Une forme de vie qui se passe des vivants. En juin 2019, avec cette installation, Philippe Quesne remporte le prix du meilleur pavillon pays de la Quadriennale de design et d’architecture théâtrale de Prague.
Microcosm sera présenté au Musée d’Orsay du 12 au 20 décembre 2020.
Le travail de Louise Siffert trouve ses sources dans les théories contemporaines du management, le bien-être au travail et le coaching d’entreprise propre aux start-ups et au secteur tertiaire, mais aussi dans le spectacle burlesque, le one-man show, l’esthétique baroque et le New-Age. Ses performances mettent en scène des personnages hybrides entre guru manipulateur, coach rassurant et sculpture vivante qui, grâce à la surexploitation de leurs codes de langage et comportementaux, produisent une sensation de malaise révélant l’imperceptible violence et l’aliénation à l’œuvre dans le monde du travail contemporain.
En 2020/2021, elle présentera une de ses œuvres dans le cadre de « Poltergeist ».
Pauline Julier est artiste et cinéaste, formée à l’École Supérieure de la Photographie d’Arles et à Sciences Po, Paris. Ses films ont notamment été présentés aux Rencontres internationales Paris / Berlin / Madrid, au Festival Hors Pistes au Centre Pompidou à Paris, au Festival Loop à Barcelone, au Festival Visions du réel à Nyon, au Tokyo Wonder Site, à la Gaité Lyrique à Paris, à l’Internationale Kurzfilmtage à Oberhausen, au Centre culturel suisse de Paris, ou encore à la Biennale d’Istanbul.
Le 23 novembre 2019, elle présente à Nanterre-Amandiers son film Naturales Historia, avec Bruno Latour, Philippe Descola et Jun Wang. La projection sera suivie d’une rencontre entre la réalisatrice et la philosophe et dramaturge Camille Louis.
Le monde de Christine Rebet (née à Lyon en 1971) qui vit et travaille aujourd’hui à New York, est empreint de rêves mâtinés de références psychanalytiques et littéraires. Dans son travail, elle combine le dessin, l’animation et le cinéma. Diplômée du College of Art and Design de Central Saint Martins à Londres et de la Columbia University de New York, l’artiste a exposé et présenté ses œuvres dans de nombreux festivals internationaux. Les animations dessinées à la main de Christine Rebet (filmées en 16 mm et 35 mm) reprennent les illusions d’optique et les divertissements pré-cinématographiques pour souligner leur similarité avec les dispositifs trompeurs de la politique et de la sphère médiatique actuelle.
En 2018/2019, elle a présenté un cycle de 7 courts-métrages à Nanterre-Amandiers, accompagnant la programmation du théâtre tout au long de la saison.
Le travail du plasticien et vidéaste néerlandais Aernout Mik mêle vidéo, performance, sculpture et architecture. Exposé au MoMA à New York en 2009 et au Jeu de Paume à Paris en 2011, l’artiste a également représenté les Pays-Bas à la Biennale de Venise en 2007.
Il cosigne avec Daytime Movements une installation filmique à la rencontre de son univers et de celui du chorégraphe Boris Charmatz. Film de danse ? Danse filmée ? Ou chorégraphie fantôme, cherchant dans la nature même du mouvement la matière trouble de son imaginaire? Cette installation nous place à la frontière : dans cette « danse de jour » où le désordre des corps s’immisce dans un environnement quotidien, chaque geste cache ou révèle d’autres signes chargés d’une inquiétante étrangeté…
Daytime movements a été présenté en parallèle des représentations de 10000 gestes de Boris Charmatz en janvier 2019.
En 2017, l’artiste Anne Le Troter a envie de faire du théâtre dans des habitations. Elle souhaite quelque chose d’intime et de restreint, en parallèle d’une recherche qu’elle mène autour de la littérature que produisent les banques de sperme mondiales. Anne Le Troter invite alors Charlotte Khouri, qui utilise la performance à travers ses décors et ses textes. Ensemble, elles pensent et montent Le Théâtre chez l’habitant – Théâtre d’habitation, en prenant le chemin du genre de l’anticipation. Grâce à l’hospitalité, le temps d’une soirée, d’habitants, elles présentent chez eux une forme de théâtre où la question de la fiction et de la dystopie s’engagent dans l’espace domestique.
A l’invitation de Nanterre-Amandiers, Anne Le Troter & Charlotte Khouri ont présenté ce projet lors de la saison 2018/2019.
Née en 1985, Kris Lemsalu vit et travaille entre Berlin et Tallinn. Cette artiste estonienne a étudié à l’Académie Estonienne des Arts de Tallinn, à l’Ecole de Design de l’Académie royale danoise des Beaux-Arts de Copenhague et à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne. Kris Lemsalu mêle dans son travail les techniques traditionnelles de céramique avec des matières animales (cuir, laine, fourrure…). Les œuvres de l’artiste, à la fois sombres et effrayantes mais aussi fragiles et luxuriantes sont exposées partout dans le monde.
Kris Lemsalu a présenté son installation Star dans le hall du théâtre en décembre 2017, lors du week-end estonien.
Depuis le début des années 1970, les œuvres du Suisse Roman Signer activent et réactivent des paradoxes. Les microspectacles ou non-événements qui résultent de chacune de ses « actions » interrogent l’économie du spectacle, l’idée du rendement, l’obsession de l’efficacité et notre enracinement profond dans le fonctionnalisme. Régulièrement décrit comme artiste pyrotechnicien ou « artiste de l’explosion », Signer a inventé un format au-delà des étiquettes, englobant indifféremment la performance, la sculpture, le dessin, l’installation, la photographie et la vidéo.
A l’invitation de Nanterre-Amandiers et du Centre culturel suisse de Paris, Roman Signer a présenté en mai 2018, dans le cadre du festival Mondes possibles, sa performance Bett.
Né en mai 68, Martin Le Chevallier est artiste plasticien et réalisateur. Il développe un travail politique fait de films, de détournements ou d’interventions contextuelles. Il s’est fait auditer par un cabinet de consulting, s’est rendu en procession à Bruxelles pour y présenter un drapeau européen miraculé, a sécurisé un bassin des Tuileries à l’aide de petits bateaux de police télécommandés ou a disposé dans une vitrine des gradins tournés vers la rue afin de suggérer que la ville est un théâtre.
Dans ses films ou installations vidéo, il invente une écriture singulière. Fidèle à une esthétique et à un humour du plan fixe, il met en place des jeux de distanciation empruntant aux conventions théâtrales : un personnage résume un peuple («le surendetté américain», «le défricheur amazonien»…), deux autres figurent une armée ou s’invitent dans une action pour la commenter. D’autres encore assistent au film de leur propre histoire pour mieux la décrypter. Il en résulte des représentations du monde alliant la précision du documentaire à la fantaisie de la fable.
Au cours de la saison 2017/2018, plusieurs de ses films ont été projetés dans le sas du théâtre.
Jordi Colomer est né à Barcelone (Espagne) en 1962. Actuellement, il réside et travaille entre Barcelone et Paris. Son œuvre, marquée d’un fort sens sculptural, englobe de multiples disciplines et tout particulièrement la photographie et la vidéo ainsi que leur mise en scène dans l’espace d’exposition. Souvent, la création de situations relevant d’une sorte de «théâtre dilaté» permet au spectateur d’évaluer sa relation avec les représentations et avec le rôle que lui‑même joue dans et face à elles.
Il a présenté en 2016 à Nanterre-Amandiers Welcome to Caveland ?, un téléfilm réalisé avec l’École Nationale Supérieure d’Architecture Paris-Malaquais.
It has a Golden Sun and an Elderly Grey Moon est le premier film qu’Ulla von Brandenburg dédie à la couleur. Il s’agit d’un film qu’elle a tourné sur la grande scène de Nanterre-Amandiers. C’est un long plan séquence, sans montage ; un film dansé. « L’idée était d’abord de faire un film en couleur, contrairement aux précédents. À partir du moment où la couleur est entrée dans un de mes films, j’ai décidé que le film lui serait consacré. Les danseurs se trouvent dans un espace blanc, chacun tenant un drap teinté d’une couleur vive. » L’espace scénique est structuré par deux grands escaliers blancs qui montent vers une plateforme. La figure de l’escalier est un motif récurrent dans le langage d’Ulla von Brandenburg, à la fois renversé dans ses architectures, c’est aussi le premier pas vers le récit. Dans ce film, il est une manière de représenter, physiquement et symboliquement, les rapports de force entre les hommes et la hiérarchie des pouvoirs. À cette occasion, Ulla von Brandenburg s’entoure pour la première fois de danseurs. Ils manipulent des tissus de couleurs : le tissu et la couleur font l’objet de leurs échanges et de leurs cérémonies. Leurs mouvements nous rappellent la mémoire de rituels anciens, leurs corps sont traversés par des rythmiques instinctives, une sorte d’état collectif de conscience, rappelant les formes chorégraphiques de l’eurythmie et de la danse moderne expressionniste.
C’est en 2016, lors du festival Welcome to Caveland, qu’Ulla von Brandenburg a présenté It has a Golden Sun and an Elderly Grey Moon à Nanterre-Amandiers.
Pour son installation L’Objet du doute (2013, Courtesy Galerie G-P & N Vallois), Virginie Yassef a imaginé un faux arbre déraciné pour barrer la rue des Cascades lors de la Nuit Blanche 2013, en écho aux barricades parisiennes édifiées lors de la Commune de Paris. L’arbre, posté en embuscade, paraît immobile mais en s’approchant, on perçoit un mouvement subtil : il tente de se relever puis retombe brusquement, comme dans un dernier souffle. La nature chez Virginie Yassef se fait mystérieuse et inquiétante : l’arbre est mourant mais légèrement vivant, c’est un arbre « mort-vivant ». Dans une scénographie proche du film d’épouvante, l’artiste insuffle une dimension fantastique à cette sculpture qui devient un véritable personnage animé, convoquant l’imaginaire des spectateurs.
L’Objet du doute a été exposé dans le hall du théâtre pendant la saison 2015/2016.
Comme s’il dysfonctionnait, un grand afficheur à leds blanches présente des lettres instables et des mots tout aussi hésitants. Ce dispositif de communication censé dispenser des informations claires s’avère au contraire bégayer, chercher ses mots et nous inciter à faire de même, des mots contextualisés, ceux là-même qui participent à la définition du programme et des activités de Nanterre-Amandiers.
Cette enseigne lumineuse est exposée au-dessus du guichet du théâtre depuis 2016.
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