Amour et argent font-ils bon ménage? Dans cette pièce en un acte, Marivaux met en scène trois couples : la Comtesse et le Marquis, Hortense et le Chevalier ainsi que Lisette et Lépine. Il y a du mariage arrangé dans l’air, de l’amour empêché pour des raisons pécuniaires, des arrangements financiers. Ce n’est pas d’amour mais d’argent qu’il est ici question. Pour le meilleur, et pour…
Pour hériter de la coquette somme de six cents mille francs, le Marquis doit épouser Hortense. Et vice et versa. Celui ou celle qui renoncera au mariage renoncera à sa part du butin et dédommagera l’autre à hauteur de deux cents mille francs. Or l’un et l’autre ne s’aiment point. Lui aime la Comtesse. Elle aime le Chevalier. Cet héritage, ce « legs », objet de tous les désirs et obstacle à l’amour, est prétexte pour Marivaux à démonter la mécanique des relations sociales et amoureuses corsetées par l’argent. Une situation qui ne va pas sans provoquer quelques tensions, où chacun tente de calculer au plus vite et au mieux ses intérêts, dans tous les sens du terme. Le Marquis mettra tout un acte pour déclarer sa flamme à la Comtesse qui ne s’en laisse pas conter pour autant. L’écriture de Marivaux, sans temps mort, à peine de quoi reprendre son souffle, est d’une habileté redoutable qui provoque le rire devant des situations complexes où tout est allusion. Ses personnages ont des oursins dans les poches, hésitent entre les affaires et l’amour dans une valse sans fin. Et si les hommes se la jouent mâles dominants, ils ont pour adversaires des femmes qui savent ce qu’elles veulent et ce qu’elles ne veulent pas. Interprétée par d’anciens élèves de l’École du Nord, la pièce se jouera en itinérance sur le territoire nanterrien.
Diplômée en 1992 du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, Cécile Garcia Fogel a depuis travaillé avec Stuart Seide (Henry VI), Jean-Pierre Vincent (Iphigénie en Tauride de Goethe), Julie Brochen (Penthésilée de Kleist), Christophe Rauck (Phèdre de Racine, Comme il vous plaira de Shakespeare, La Faculté des rêves de Sara Stridsberg…), Joël Jouanneau (Les Reines de Normand Chaurette, Sous l’œil d’Œdipe, J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne de Jean-Luc Lagarce) ou encore Alain Françon (Le Crime du XXIe siècle et Skinner). Au-delà de son travail de comédienne, Cécile Garcia Fogel intervient depuis 1998 en tant qu’enseignante au CNSAD, à l’École du Théâtre national de Strasbourg, au Conservatoire supérieur de Montpellier ainsi qu’à l’École du Nord. Depuis 2011 elle a également mis en scène Fous dans la forêt, Shakespeare Songs au Théâtre de la Ville ainsi que trois courtes pièces de Marivaux, dont Le Legs, avec les élèves de l’École du Nord. Elle obtient en 1998 le prix de la Révélation théâtrale du Syndicat de la critique pour sa mise en scène de Trézène Mélodies d’après Phèdre de Racine. Trézène Mélodies est repris cette saison au Théâtre Nanterre-Amandiers, accompagné de fragments du poète grec Yannis Ritsos.
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